Communautés de savoirs du parc Tournay-Solvay

Carte d’identité du lieux d’observation

Situé dans la commune de Watermael-Boitsfort, en lisière de forêt de Soignes, le parc Tournay-Solvay, accueille, en son point le plus bas, deux étangs : le « grand étang », avec en son centre une petite île couverte de végétation, et le « petit étang », qui reçoit son eau du premier. 

Le relief bien marqué en cet endroit du parc, trahit la présence de l’eau en ces lieux depuis plusieurs milliers d’années. L’eau des étangs nous arrive directement du « vallons des enfants noyés », situé dans la forêt de Soignes, par un petit tunnel aménagé dans le talus qui porte depuis plus d’un siècle les voies de chemin de fer de la ligne 161, Bruxelles-Luxembourg. 

Le « grand étang » reçoit également de l’eau directement issue de la nappe phréatique par les 3 sources qui sont visibles depuis le sentier qui le contourne par le Nord.

Après avoir traversé le parc, l’eau des étangs poursuit sa route par un pertuis souterrain qui l’amène jusqu’à l’étang de Boitsfort, appelé également « étang du moulin », en référence au passé, où elle se mêle à l’eau du Vuylbeek, qui prend également sa source dans la forêt de Soigne. Nous sommes ici au tout début de la vallée de la Woluwe.

Autrefois propriété privée, le parc accueille aujourd’hui, les promeneurs en quête de calme et de ressourcement, les naturalistes en chemin depuis le domaine de Silex tout proche (Commission Ornithologique de Watermael-Boitsfort), vers la forêt de Soignes, les élèves des écoles bruxelloises qui viennent s’initier à la découverte de la nature avec l’asbl Tournesol-Zonnebloem dont les locaux se situent dans le parc.

Le promeneur attentif remarquera à proximité des étangs du parc, la présence d’un petit bâtiment en briques, partiellement enfoncé dans le sol. Il s’agit d’une ancienne glacière de la famille Tournay-Solvay, qui était alimentée en glace de l’étang lorsque la rigueur de l’hiver le permettait, glace qui servait par la suite à la conservation des aliments. Aujourd’hui cet édicule a été aménagé pour accueillir les chauves-souris qui trouveront dans ce gîte les conditions optimales d’hibernation. Ces mêmes chauves-souris que l’on observera à la tombée de la nuit en ballets incessants, tournoyant au-dessus de la surface de l’eau, à la recherche d’insectes volant à dévorer.

En journée, à part les éternels Colverts, Foulques macroules et autres Poules d’eau, c’est le Fuligule morillon, le Héron cendré, le grand Cormoran et le Martin-pêcheur, qui nous montrent leurs intérêt pour le milieu aquatique. C’est qu’il y a de la vie sous la surface de l’eau. 

Une pêche des macro-invertébrés aquatiques nous fera aisément découvrir une 20aine d’animaux différents, beaucoup de larves d’insectes et quelques adultes, des mollusques, des crustacés, des vers… Parmi ces animaux, les fameux « porte-bois » ou larves de phrygane, des larves qui pour se protéger, construisent autour de leur corps, une sorte de tube, en se servant des matériaux qu’elles trouvent dans leur environnement. Mais attention, chaque espèce de phrygane a ses préférences : l’une utilisera des feuilles d’arbres tombées à l’eau et découpées, l’autre cimentera de minuscules grains de sable, une autre encore collera ensemble des petites branchettes pour réaliser ce fourreau de toute beauté. L’intérêt de cet animal pour qui s’intéresse à la qualité des cours d’eau, est qu’il est réputé pour être une espèce très sensible… Sa présence dans les étangs du parc Tournay-Solvay nous laisse à penser que l’eau doit y être de bonne qualité.

Des tests chimiques pour détecter la présence de nutriments dans l’eau des étangs sont réalisés chaque mois lors des ateliers publiques “Be smart, know your water”. Des prises d’échantillons et des analyses sont également faites hors de ces ateliers.

Plusieurs prototypes du robot SmartWater ont été testé ici-même avec succès. Ce robot mesure en continu, grâce à ses capteurs, divers paramètres physico-chimiques et nous transmet l’information en direct. Pour mieux s’intégrer au paysage, il a été habillé d’un voile de camouflage et il a été nécessaire de le munir de piques hérissées afin de dissuader les oiseaux nicheurs de l’utiliser comme plateforme de nidification.

Résultats des analyses, premières impressions et questions pour le futur…

1. Kit nutriments

les nutriments testés: 

ammonium, nitrites, nitrates, phosphates

Lieux de prélèvements :

principalement en sortie du grand étang, puis d’autres points ont été ajoutés (entrée du grand étang et petit étang)

Toutes les analyses faites lors de cette campagne en sortie du grand étang ont montré des concentrations très basses pour chacun des nutriments testés, avec de légères variations d’une fois à l’autre sans que l’on puisse pour le moment attribuer ces variations à quoi que ce soit.

Si l’on se réfère aux classes de qualité proposées par Bruxelles Environnement pour les eaux de la Woluwe, la qualité de l’eau du grand étang est Bonne à Très bonne pour les paramètres mesurés.

Les analyses de l’eau à l’entrée de l’étang nous ont chaque fois donné des valeurs de concentrations plus élevées qu’en sortie. Ce qui amène à penser que l’étang lui-même aurait une action épuratrice sur l’eau. Ce qui n’est pas vraiment étonnant lorsqu’on sait que ces nutriments vont être prélevés par la végétation aquatique pour assurer sa croissance.

Questions sur la qualité de l’eau

Face à ces constats, plusieurs questions ont émergé, qui amènent à plusieurs pistes de prospection.

• La qualité de l’eau des sources qui alimentent l’étang est-elle pareille à celle de l’étang, constante dans le temps, et peut-elle influencer les mesures faites ?

• Quels facteurs sont susceptibles de modifier les concentrations mesurées d’une fois à l’autre ?

• Les concentrations en nutriments étant plus élevées en entrée du grand étang, ne serait-il pas intéressant de faire des analyses en remontant le vallon et en testant les pièces d’eau en amont ?

• Il semble que les habitations du clos des chênes rejetaient leurs eaux usées dans ce vallon. Ne pourrait-il pas subsister des contaminations par d’anciennes canalisations d’égout ?

• Les précipitations importantes apportent beaucoup d’éléments en suspension dans l’eau (eau trouble), rechercher l’origine ?

• L’eutrophisation du vallon est avérée dans sa portion qui traverse la forêt de Soigne. Est-ce naturel ? Est-ce que les eaux pluviales qui ruissellent depuis la drève de Lorraine ont une influence sur la qualité de l’eau dans le vallon ?

• L’eau des étangs du parc Tournay-Solvay se jettent dans l’étang de Boitsfort, où elles se mêlent aux eaux du Vuylbeek (qui vient de la forêt) et du Zwanewijdebeek (qui sert/servait de collecteurs). Ne serait-il pas intéressant d’aller faire des mesures à ces différents endroits ?

• …

Observations diverses en fonction des collectes de données 

 à partir de l’App

– à partir des mesures de la qualité de l’eau > visualisation des données

– commentaires « scientifiques »

– diagnostic

Agenda des activités

Be smart Know your water chaque 3e mercredi du mois  (14-16h)

Forum de discussion