La bibliothèque de Jette et les eaux du parc Roi Baudoin
Nouveau partenariat !
Un nouveau partenariat entre la bibliothèque de Jette et Smartwater voit le jour grâce à l’initiative de Stéphanie Weisser, naturaliste et bibliothécaire.
Lors de nos différentes activités, et dans notre communication en général, nous faisons savoir que le prêt d’une mallette à une organisation ou un collectif d’habitants est possible, moyennant la garantie d’un monitoring régulier d’une pièce d’eau. C’est une manière pour nous d’élargir notre champ d’action sur la Région de Bruxelles-Capitale et de faire émerger des communautés hydrologiques locales.
C’est dans ce cadre que Stéphanie Weisser nous fait part de la volonté de la bibliothèque de Jette d’intégrer le monitoring des eaux du parc Roi Baudoin à leur programme d’activités de sensibilisation à la biodiversité et à l’environnement destiné au grand public. Comme annoncé précédemment, la condition de cette collaboration repose sur la collecte régulière (idéalement mensuelle) de données avec la mallette dans une ou plusieurs pièce(s) d’eau. Ainsi, à la fin de chaque atelier, l’animateur est chargé d’encoder les données dans une application dédiée à la compilation des résultats qui seront ensuite automatiquement traduites en graphiques et/ou en cartes via nos outils de visualisation (météo des étangs et Dashboard)
Pour assurer une bonne appropriation de l’outil mallette et de l’atelier d’analyse physico-chimique qu’elle permet, nous avons été invités à co-animer à deux reprises, le 11 octobre et le 17 novembre l’atelier pour une vingtaine d’élèves de secondaire.
Restitution de la matinée
Au programme, laboratoire d’analyses de la qualité de l’eau de surface et atelier de nettoyage manuel. C’est par deux ateliers pratiques que les étudiants se sont familiarisés avec les notions de base de la qualité des eaux de surface en ville et ont appris l’importance de prendre soin collectivement de ces ressources par des interventions finalement très simples.
Les deux matinées d’animation se sont déroulées sous un même schéma ;
Les journées ont débuté à 8h dans la phase 2 du parc Roi Baudoin (voir l’image ci-dessous). Les animateurs composés de Stéphanie Weisser, du naturaliste Henri Jardez et Nawal Ramy, représentante du projet Smartwater, ont accueilli la vingtaine d’élèves et leur professeur de sciences en plein air.
Les échantillons collectés par les animateurs ont été prélevés dans le ruisseau du Molenbeek et l’étang de la phase II. L’idée étant de pouvoir comparer les résultats de paramètres identiques pour des plans d’eau différents.
Installés confortablement autour d’une grande table sur laquelle étaient disposés les kits et le matériel complémentaire, les élèves impatients et curieux ont pris connaissance des mesures de précaution préalables à toute manipulation de laboratoire. Pour faciliter l’animation et faire en sorte que tous les étudiants puissent tester un kit, deux mallettes ont été déployées, une par échantillon et des binômes d’élèves ont été assignés à chaque kit.
Le gros avantage des kits de la mallette est que leurs utilisations sont rapides et à la portée de tous et toutes. Ainsi, au bout d’une quarantaine de minutes de manipulation incluant les explications sur l’état de la qualité des eaux de surface à Bruxelles, les liens entre nutriments, phénomène d’eutrophisation et d’apparition de cyanobactéries, le tableau des résultats de ces deux journées a été dressé.
Par manque de temps le 17 novembre, seul le tableau du 11 octobre a été discuté avec la classe en fin de manipulation. Contre toute attente, c’est le ruisseau qui montre des concentrations plus importantes en nutriments. Ce résultat est assez contre-intuitif puisque par définition, l’eau d’un ruisseau est plus mobile, les déchets organiques, branchages et algues stagneraient moins que dans un étang. Nous avons profité de l’occasion pour rappeler qu’il ne s’agit là que d’une analyse ponctuelle qu’il convient à présent de répéter le plus possible (au minimum une fois par changement de saison) pour avoir une idée plus fidèle de la réalité de l’évolution de l’état de santé des eaux. De plus, la mise en dialogue de ces résultats avec les classes de qualité de Bruxelles Environnement nous apprend que les concentrations de la quasi-totalité des nutriments, pH inclu, se trouvent dans les catégories « bonne », voire « très bonne » qualité. Seul le phosphate semble présent en quantités anormalement élevées dans le ruisseau (classe « médiocre ») et dans l’étang (qualité « moyenne »).
Plusieurs hypothèses ont été avancées tels que des échanges entre les eaux de surface et le collecteur d’égout qui traverse le parc, ou encore un effet phytoépurateur plus important dans un étang, l’eau moins mobile aurait plus de temps d’être nettoyée par les bactéries et autres micro-organismes des sédiments et des plantes aquatiques. Ce travail de réflexion met en évidence l’importance de bien connaître le contexte de la pièce d’eau pour interpréter correctement les données.
L’atelier en photos :
